Je suis enseignant de sciences sociales et de philosophie depuis le début de cette année scolaire au lycée privé MHS Paris (Méo High School).
Il y a quelques semaines de cela, un évènement plutôt dramatique est arrivé : une quarantaine de policiers et quatre contrôleurs ont débarqué du jour au lendemain, pour un contrôle des "mesures de sécurité et d'hygiène" (sic) plutôt "musclé" - c'est le cas de le dire, nous passerons les détails que nous détaillerons davantage dans les jours qui viennent. Avec à la clef, une "invitation" à fermer immédiatement l'établissement sous peine de poursuites pénales. Quant aux 110 élèves (la plupart venant de banlieue), peu importe leur sort, qu'ils se débrouillent pour trouver un nouvel établissement en plein milieu d'année.
Le lycée MHS est un lycée privé situé à Ourcq dans le 19ème arrondissement de Paris, il s'agit d'un lycée laïque et universaliste - laïcité et universalisme que nous aurons l'occasion d'expliciter de façon plus précise par la suite, tant ces éléments ne font visiblement pas sens aux oreilles de la doxa "républicaine" ou "musulmane" -, absolument pas confessionnel - malgré la volonté farouche de certaines autorités politiques ou de certains militants religieux, d'étiqueter de force cette école de "musulmane".
Bref, autant dire que nous subissons ici l'hystérie, la confusion et la bêtise d'un pan non négligeable de nos décideurs politiques au sujet de la "question musulmane" et de la "radicalisation", et que nous sommes les premières victimes (collatérales ?) de la future loi sur le "séparatisme".
Mais nous y reviendrons, et nous ne nous laisserons pas faire. Non seulement nous démontrerons en quoi nous subissons de façon claire, une forme perverse de discrimination, un traitement inique en tant qu'il est ultra-disciplinaire et une rupture d'égalité scandaleuse ; mais surtout, et c'est le plus important : nous expliquerons quelle est la véritable philosophie - pédagogique et politique - de notre établissement.
Une philosophie qui, assurément, fera rougir de colère nos détracteurs, tant elle les humiliera par son bon sens,
précisément ce qui leur fait clairement défaut aujourd'hui. Zine-Eddine Gaid, professeur à MHS Paris.
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